Posté le 14 novembre 2024
L'Eskrima / Escrima philippine, aussi connu sous le nom de Kali ou Arnis, trouve son origine dans l’histoire tumultueuse des archipels des Philippines. Ces termes sont souvent interchangeables suivant la tradition suivie par chaque écoles, représentent avec emphase la pratique d’un combat soit basé sur l’utilisation d’armes : bâtons, sabres, couteaux ; soit de la pratique de techniques à mains nues.
Au fil du temps, diverses campagnes pour inscrire les arts martiaux philippins (« Filipino Martial Arts », ou FMA) au patrimoine de l’UNESCO en tant que héritage culturel intangible ont vu le jour.
Éthymologie et origines
Arnis :
Lorsque les Espagnols débarquèrent aux Philippines lors de la seconde moitié du XVIe siècle, ils observèrent des méthodes de combat pratiquée par des guerriers indigènes harnachés de gantelets particulièrement décorés, et lui donnèrent le nom d’arnis (arnes, terme espagnol signifiant le harnois, i.e. l’armure). Il distinguèrent ainsi les termes arnis de mano (armure de mains) et arnis de armas (avec des bâtons ou des lames).
Eskrima :
Les techniques philippines (combat à la machette et au kriss) se sont ensuite mélangées aux formes de combats employées par les conquistadores espagnols, et principalement le combat à la rapière et à la dague – espada y daga. S’ensuivit une dérive du terme escrima espagnol.
Kali :
Principalement utilisé aux États-Unis et en Europe (beaucoup moins aux Philippines), il est parfois complètement inconnu à certains pratiquants. Toutefois, du fait de la popularité du terme en dehors des Philippines et de l’influence de certains pratiquants étrangers celui-ci est désormais communément accepté au même titre qu’arnis et escrima.
L’origine de ce terme, apparu seulement dans les années 1960, demeure pourtant plus floue que les deux autres :
– Il pourrait provenir des mots cebuano « ka »mot désignant les mains (ou le corps suivant le contexte) et « li »hok traduisible par mouvement.
– De nombreux termes martiaux proches (kalirongan, kalibanga, kaliradman, pagkalikali) pourraient avoir évolué vers la dénomination kali. Un des exemples de ce type est le terme tjakalele désignant un style indonésien d’escrime au bâton et dont le nom aurait été repris aux États-Unis par certains pratiquants pour se distinguer des autres escrimador.
Eskrima et Arnis étant dérivés de mots espagnols, la préférence pour le mot kali peut être vue comme une volonté de retrouver une désignation plus philippine, plus authentique alors que le terme originel a disparu.
Du fait de ces différentes influences la langue d’enseignement est traditionnellement constituée d’espagnol et de tagalog, les pratiquants pouvant être désignés par les termes arnisador, escrimador, kalista ou bien encore mangali.
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